Rosario de Acuña fut une  écrivaine, dramaturge et journaliste espagnole majeure. Issue d'une  famille aristocratique, elle s'illustra très tôt comme pionnière des  droits des femmes et de la justice sociale. Dès l'âge de 25 ans, elle  connut un succès d'estime dans les milieux libéraux avec sa première  pièce, Rienzi el tribuno (1876). Ses articles critiques dans des journaux comme Las Dominicales del Libre Pensamiento ou El Imparcial dénonçaient l'inégalité entre les sexes. Libre-penseuse, elle rejoignit la loge maçonnique Constante Alona en 1886. Sa pièce El padre Juan (1891) – une critique de l'Église catholique – provoqua un scandale ;  interdite de représentation, elle poussa Acuña à quitter Madrid. À partir de 1910, elle vécut retirée à El Cervigón (Gijón). Un article sur des manifestations étudiantes contre les femmes à l'université de  Madrid (« La jarca de la Universidad », 1911) la contraignit à l'exil au  Portugal. Grâce à une mesure de clémence, elle put rentrer en 1913. Dans son testament, elle réaffirma sa rupture avec le catholicisme. Elle  mourut en 1923 et fut enterrée au cimetière civil de Gijón.